TWO ALCHEMICAL WORKS BOUND TOGETHER
(bound with:)
QUATTRAMI, Evangelista (1527-1602). La vera dichiaratione di tutte le metafore, similitudini e enimmi degl'antichi filosofi alchimisti […] Rome, Vincenzo Accolti, 1587.
Two works in one volume, 4to (220x157 mm). I: [8], 130, [10] pp. Collation: [†]4 A-Q4 R6. On the title page engraved emblem of the dedicatee Cardinal Peretti Montalto, woodcut printer's device on the last page, ornamental woodcut initials, head- and tail-pieces. II: [24], 230, [24 of 26] pp. Collation: †-†††4 A-Hh4 Ii4. Lacking leaf Ii4, a blank. On the title page woodcut emblem of the dedicatee Cardinal d'Este, woodcut printer's device on the last page, woodcut decorative initials, head- and tail-pieces. Contemporary flexible vellum with overlapping edges, ink title along the spine, light blue edges (traces of ties, slightly soiled). Light marginal staining at the beginning and at the end of the volume, small paper loss to the bottom blank margin of l. S1 of the second work and small round hole on l. Gg4 of the second work not affecting the text, all in all a genuine and fresh copy.
I. First edition of this treatise on mineralogy and gemmology containing the Historia della gran Bestia, identified with the moose or buffalo, where Bacci discusses the occult properties of its horn against the “falling sickness” or epilepsy. It also contains the Discorso sull'Alicorno (first printed in 1573), a zoological work entirely dedicated to the unicorn and its occult and manifest properties. The work is therefore of interest both for gemmological studies and for magical and alchemical literature.
Bacci Andrea was born in 1524 in Sant'Elpidio a Mare, Piceno. He studied letters with Giovanni Paolo Perriberti and medicine and philosophy under Modestino Casini. For a few years he practised medicine in Serrasanquirico, then went to Rome, where thanks to the protection of Ascanio Colonna he obtained the chair of botany at the Sapienza University in 1567. In 1587 he was appointed archiatrist to Sixtus V. He died in Rome in 1600.
Bacci never loved the practice of medicine but proved to be a very brilliant scholar and distinguished himself as the author of works on natural history, hydrology, pharmacology, zoology, oenology, which testify to a medical-biological preparation that was remarkable for those times (cf. M. Crespi, Bacci, Andrea, in: “Dizionario biografico degli Italiani”, 1963, V, pp. 29-30).
Bibliotheca magica. Dalle opere a stampa della Biblioteca Casanatense di Roma, no. 162; Thorndike, V, pp. 484-485 and VI, pp. 315-316; Index Aureliensis, 111.348; Edit 16, CNCE3831.
II. Original edition of this alchemical work, strongly polemical against contemporary works dealing with the same subject, and therefore against what the author calls “fraudulent philosophers”. Quattrami wants to reveal the deceptions presented by false alchemists. The work discusses heat, movement, the generation of metals and subterranean stones, smells, tastes and colours, the creation of gold (and its practical applications).
“La parution de La vera dichiaratione... est annoncée par Evangelista Quattrami dans son traité sur la préservation et le traitement de la peste de 1586. Un autre ouvrage sur la thériaque paru en 1597 parachève le tableau de son activité littéraire et scientifique. Dans La vera dichiaratione..., à côté des textes classiques d'Aristote, en particulier les Météorologiques, la Physique et le De la génération et de la corruption, Quattrami cite aussi les commentateurs du Stagirite, notamment Alexandre d'Aphrodise, Jean Philophon (‘Giovanni Grammatico'), Stéphane d'Alexandrie, Averroès, Avicenne, mais aussi d'autres auteurs comme Platon, Théophraste, Dioscoride, Pline, saint Augustin, Macrobe, les deux auctoritates médicales Galien et Hippocrate, et bien sûr des textes et des auteurs strictement alchimiques comme Hermès et son commentateur Hortulanus, Alphidius, Morien, Geber, Arnaud de Villeneuve, Raymond Lulle, le Lilium, la Turbo Philosophorum et une multitude d'autres dont certains restent mal identifiés. À Alphidius il attribue un des textes les plus obscurs de la littérature alchimique, l'Aurora Consurgens, habituellement mis sous le nom de saint Thomas d'Aquin. Les ouvrages et les auteurs cités par Quattrami sont souvent suivis de longs extraits qui montrent sa très vaste culture dans le domaine de la philosophie naturelle. Sa connaissance des textes ne se limite pas, d'ailleurs, aux auteurs anciens mais s'élargit aussi aux contemporains, comme le montrent les références à Antonio Bernardi de la Mirandole, Giovanni Augustino Panteo, Lodovico Boccadiferro, Jean Fernel, Guglielmo Gratarolo, Giovanni Bracesco et son contradicteur Robertus Tauladanus, Giovan Battista Nazari. Il cite aussi ‘un philosophe' qui parle de l'Arché naturel, sans doute Paracelse car, plus en avant dans son exposé, notre auteur mentionne les trois éléments : soufre, mercure et sel, en donnant un large extrait des Canons du médecin allemand, sans pour autant le nommer de façon explicite […] En effet Quattrami, dès le début de son ouvrage, dans les deux dédicaces au pape Sixte V et au duc Alphonse II, précise très clairement sa pensée, qui n'est pas un point de vue critique sur l'alchimie mais plutôt une suite d'argumentations contre les faux alchimistes de son temps, afin de montrer la différence qui les sépare des ‘philosophes alchimistes' […] Quattrami ne donne pas, dans la première partie de son ouvrage, une définition de l'alchimie en tant que telle, mais il procède par négation de l'alchimie des faussaires en accentuant, par conséquent, tous les aspects abstraits et spéculatifs de l'art. Dans les premiers chapitres de La vera dichiaratione..., Quattrami tient à marquer la différence profonde entre les alchimistes philosophes et les alchimistes faussaires […] La véritable alchimie, pour Quattrami, est étroitement liée à la philosophie ; son objet d'étude et de manipulation n'est pas les métaux vulgaires, qu'il définit comme ‘morts', mais les métaux ‘vivants' des philosophes alchimistes, désignés par eux sous forme de métaphores. C'est l'incompréhension de telles métaphores et de telles énigmes, ou plutôt, leur mauvaise interprétation, qui a conduit beaucoup d'hommes à perdre leur fortune, mais aussi leur honneur et leur vie. Les alchimistes philosophes n'ont pourtant pas parlé métaphoriquement afin de tromper les gens, mais simplement pour ‘montrer aux disciples de la précieuse science de la philosophie (sous des mots tels que les ignorants ne les comprennent pas) un don très précieux de Dieu'. L'alchimie de Quattrami est donc, assez classiquement, à la fois une philosophie et une révélation divine impliquant une démarche d'ordre simultanément spéculatif et religieux […] Quattrami oppose à l'alchimie des faussaires et à leur capacité technique de transformation fictive des métaux la ‘transsubstantiation substantielle' de ces métaux, pour bien indiquer que l'alchimie des philosophes ne change pas seulement les accidents mais aussi la substance des espèce. Ce concept de transsubstantiation substantielle, qui revient tout au long de l'ouvrage, indique bien le lien de compatibilité que l'auteur établit entre philosophie, religion et alchimie […] La possibilité scientifique de la transmutation est traitée par Quattrami dans un contexte interprétatif non plus limité au seul domaine de l'alchimie, mais élargi à la conception plus vaste de la nature dans son ensemble. C'est pourquoi le moine augustin tient à souligner que les philosophes alchimistes étudient les principes des sciences et de la philosophie de la même façon que les philosophes naturels. L'approche méthodologique est la même, ce sont les buts qui changent. Cette philosophie naturelle est fondamentalement l'aristotélisme […] Quattrami va donc bien au-delà d'une simple tentative de démonstration de l'absence de contradictions entre la philosophie naturelle et l'alchimie. Cela, les traités alchimiques l'ont toujours dit. Lui essaie d'atteindre à une véritable intégration de l'une en l'autre, à travers un savant mélange des différents aspects de ces deux ‘philosophies', qui, en étudiant la nature, s'accordent nécessairement avec les principes de la religion chrétienne, paramètre ultime de la validité ou de la non-validité de la science” (A. Perifano, Alchemie et philosophie de la nature chez Evangelista Quattrami, in: “Alchemie et Philosophie à la Renaissance”, Paris, 1993, J-C. Margolin & S. Matton, eds., pp. 253-264).
Evangelista Quattrami de Gubbio worked for twenty years as an herbalist and distiller for the Este family, first for Ippolito d'Este, Cardinal of Ferrara, then for Cardinal Luigi d'Este and finally for Alfonso II, Duke of Ferrara. He obtained his doctorate in theology in Rome, where he remained for a long time in the service of the two cardinals. In 1593 Quattrami joined Alfonso II in Ferrara, where he was in charge of the ducal gardens and also explored the surrounding mountains in search of new plants, a task common to all herbalists of the time. In 1597, the year of Alfonso II's death, he lost the support to continue his work, and in 1601 he was definitively dismissed from the court of Ferrara. He returned to his convent in Gubbio, where he probably died after 31 March 1602, the date of his last known letter.
Duveen, p. 491. Ferguson, II, p. 232; Bolton, I, no. 1030; Adams, Q-8; Olschki, Choix, I, 33; Edit 16, CNCE23331.
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